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De la conscientisation et de l'esprit critique


Qu’est-ce que l’intersectionnalité

It’s basically a lens, a prism, for seeing the way in which various forms of inequality often operate together and exacerbate each other. We tend to talk about race inequality as separate from inequality based on gender, class, sexuality or immigrant status. What’s often missing is how some people are subject to all of these, and the experience is not just the sum of its parts.

Kimberlé Crenshaw

L’intersectionnalité est un concept théorique qui a émergé dans le domaine des études critiques, particulièrement dans les domaines du féminisme et des études de genre. Il a été développé pour mieux comprendre la complexité des expériences individuelles et collectives de discrimination et d’oppression, en tenant compte de multiples facteurs tels que la race, le genre, la classe sociale, l’orientation sexuelle, la religion, et d’autres dimensions de l’identité.

Le terme “intersectionnalité” a été popularisé par la juriste et féministe Kimberlé Crenshaw dans les années 1980. L’idée fondamentale est que les formes d’oppression et de discrimination ne peuvent pas être comprises de manière isolée, mais doivent être considérées de manière interconnectée. Les individus font face à une intersection complexe de différentes identités et systèmes de pouvoir qui interagissent et se chevauchent.

Voici quelques points clés de l’intersectionnalité :

  1. Multiples identités : Les individus ont des identités multiples, telles que le genre, la race, la classe sociale, l’orientation sexuelle, la religion, la capacité physique, etc.

  2. Chevauchement des oppressions : L’intersectionnalité reconnaît que les différentes formes d’oppression (sexisme, racisme, classe sociale, etc.) ne sont pas des entités distinctes, mais plutôt interconnectées. Par exemple, une femme noire peut faire l’expérience d’une oppression qui résulte de la combinaison de sa race et de son genre.

  3. Complexité des expériences : Les expériences des individus ne peuvent pas être réduites à une seule dimension d’identité. L’intersectionnalité reconnaît la complexité des expériences individuelles et collectives.

  4. Analyse critique des structures sociales : L’approche intersectionnelle encourage une analyse critique des structures sociales, mettant en lumière comment différentes formes d’oppression interagissent et se renforcent mutuellement.

  5. Reconnaissance des privilèges : L’intersectionnalité n’aborde pas seulement les expériences d’oppression, mais aussi les privilèges que certains individus peuvent avoir en fonction de leurs identités. Elle souligne comment les positions sociales privilégiées peuvent influencer la façon dont les individus perçoivent et interagissent avec le monde.

En somme, l’intersectionnalité vise à élargir la compréhension des dynamiques de pouvoir et des inégalités en reconnaissant l’interaction complexe des différentes identités et formes d’oppression. Elle a influencé de nombreux domaines, y compris le féminisme, les études de genre, la sociologie et d’autres disciplines qui examinent les structures sociales et les relations de pouvoir.

Bien que Kimberlé Crenshaw soit largement créditée d’avoir inventé le terme “intersectionnalité” et développé le concept, il est important de reconnaître que de nombreux universitaires et militants ont contribué au développement et à l’application des perspectives intersectionnelles. L’intersectionnalité reconnaît la nature interconnectée des catégories sociales telles que la race, le genre, la classe, la sexualité et d’autres formes d’identité, et elle souligne comment ces catégories se chevauchent pour créer des systèmes de privilège et d’oppression uniques et complexes.

Plusieurs universitaires et militants ont apporté d’importantes contributions au domaine de l’intersectionnalité, en s’appuyant sur le travail de Crenshaw. Quelques figures notables comprennent :

  1. Patricia Hill Collins : Sociologue, elle a largement contribué à la pensée féministe intersectionnelle. Son travail, en particulier dans le livre “Black Feminist Thought”, a été influent dans la compréhension des intersections de la race, du genre et de la classe.

  2. Audre Lorde : Poète, essayiste et féministe, Lorde a exploré les intersections de la race, de la classe, du genre et de la sexualité dans ses écrits. Son œuvre, telle que “Sister Outsider”, a été fondamentale dans la pensée intersectionnelle féministe.

  3. bell hooks (Gloria Jean Watkins) : Auteure, théoricienne féministe et critique culturelle, hooks a écrit abondamment sur les intersections de la race, du genre et de la classe. Son travail, notamment “Ain’t I a Woman?” et “Feminist Theory: From Margin to Center”, a contribué aux discussions intersectionnelles.

  4. Angela Davis : Militante politique et universitaire, Davis s’est concentrée sur les intersections de la race, de la classe et du genre, en particulier en ce qui concerne les questions de justice sociale et d’incarcération. Son livre “Women, Race, & Class” est une contribution notable.

  5. Cherríe Moraga : Écrivaine chicana, dramaturge et féministe, Moraga a exploré les intersections de la race, du genre et de la sexualité dans son travail, tel que l’anthologie co-éditée “This Bridge Called My Back”.

Ces personnes, ainsi que de nombreuses autres, ont joué un rôle crucial dans la formation et l’élargissement du discours sur l’intersectionnalité. Il est essentiel de voir l’intersectionnalité comme un effort collectif impliquant les contributions de différents penseurs et militants.


She Coined the Term ‘Intersectionality’ Over 30 Years Ago. Here’s What It Means to Her Today



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