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Les troubles psychiatriques des adolescents ne sont pas traités adéquatement

Aux États-Unis, les données d’une enquête fédérale indiquent que la plupart des adolescents atteints de troubles psychiatriques « diagnostiquable » n’ont reçu aucun type de traitement. Ainsi, plus de la moitié des adolescents atteints d’au moins un trouble psychiatrique n’ont reçu aucun traitement d’aucune sorte. Lorsque le traitement est effectivement fourni, les prestataires de ces services sont rarement des spécialistes de la santé mentale, selon l’étude, qui se fonde sur une enquête auprès de plus de 10.000 adolescents américains. Cette nouvelle étude souligne la nécessité de meilleurs services en matière de santé mentale pour les enfants et les adolescents. L’étude met également en évidence le fossé permanent toujours croissant entre la fréquence des diagnostics de troubles mentaux et la fréquence avec laquelle ces cas reçoivent un traitement.

L’analyse des résultats du complément pour adolescents de l’Enquête nationale sur la comorbidité (National Comorbidity Survey ; NCS-A), réalisée en 2001-2004, et impliquant quelque 6500 adolescents de 13 à 17 ans indique que 45 % des personnes qui répondent aux critères diagnostique du DSM-IV d’un trouble mental, émotionnel, et/ou comportemental, reconnu, ont reçu un certain type de service dans l’année précédente.

Bien que les données soient vieilles de près d’une décennie, ce sont effectivement les données disponibles les plus récentes à l’échelle nationale au sein du système d’enquêtes gouvernementales. Les seules autres sources comparables de données proviennent de l’Enquête sur la santé et de l’examen national de la nutrition (National Health and Nutrition Examination Survey – NHANES), dont la dernière étude incluait un module sur la santé mentale des adolescents en 2001-2004. Cette enquête, également, a montré que seulement environ la moitié des adolescents souffrant de troubles psychiatriques avaient reçu un traitement dans la dernière année.

Dans la nouvelle analyse des données du NCS-A publiées en ligne dans Psychiatric Services1, Costello et ses collègues ont également constaté que les troubles dits de comportement tel que le trouble de déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), le trouble des conduites et le trouble oppositionnel avec provocation étaient les plus susceptibles d’être traités, avec des taux dans l’éventail de 70 % à 75 %. Ainsi, les troubles externalisés et de comportements sont les premiers motifs pour un traitement du TDAH.

En revanche, les phobies et les troubles anxieux étaient les moins susceptibles d’être traités, chacun ayant un taux de 41 %.

Dans l’ensemble, 2757 des 6483 participants avec suffisamment de données étaient diagnostiquable avec un certain type de trouble psychiatrique, ont constaté Costello et ses collègues.

L’anxiété et les troubles du contrôle des impulsions sont les conditions les plus communes, et environ la moitié des adolescents souffrent de deux troubles ou plus. Une grande partie de la nouvelle analyse portait sur les types de prestataires de services qui ont en effet traité les cas, dans lequel les adolescents étaient plus susceptibles de recevoir un traitement que d’autres.

Les prestataires de services les plus communs se composaient des écoles et des cliniques spécialisées en santé mentale. Un peu moins de 25 % des adolescents souffrant d’un type de trouble psychiatrique l’ont fait dans chacun de ces cadres étudiés. Une proportion beaucoup plus faible a reçu des soins médicaux dans des installations médicales (10 %), les départements de services sociaux (8 %), les prestataires de service de santé en médecine complémentaire et alternative (5 %), et le système de justice pour mineurs (5 %). La somme des % totalise plus de 45 %, car certains participants ont rapporté avoir reçu des services de plus d’un type de prestataires.

Les groupes qui ont été plus ou moins susceptibles de recevoir des services comprennent, ci-après exprimés en ratio de probabilité de recevoir un service ajusté pour les variables démographiques et le nombre de troubles, les filles (0.73), les noirs non hispaniques (0.63), les participants vivant avec un parent biologique (1.76), les participants ne vivant avec aucun parent (2.77). La probabilité accrue de recevoir des services dans le dernier groupe semble être reliée à des problèmes de comportement — la probabilité qu’ils soient traités dans le système de justice pour mineurs a triplé, comparativement aux participants vivant avec leurs deux parents biologiques (3,62). D’autres facteurs tels que l’éducation des parents, le niveau de pauvreté, l’ordre de naissance, et la géographie n’ont pas d’incidence significative sur l’utilisation globale des services.

En outre, les chercheurs insistent sur le fait qu’ils n’ont pas analysé les données qui ont été incluses dans l’enquête du NCS-A sur l’intensité et la pertinence des traitements. Costello et ses collègues ont toutefois promis d’examiner ces données.

Dans l’ensemble, suggèrent-ils, il est préoccupant que la plupart des traitements aient été livrés dans des cadres autres que celle des cliniques spécialisées en santé mentale. Les services de soins primaires, les écoles, les services sociaux et de la solidarité sociale, et les services de justice pour mineurs sont autant de cadres dans lesquels peu de prestataires de services sont susceptibles d’avoir suivi une formation en matière de santé mentale.

L’une des raisons d’être optimisme, ont ajouté les chercheurs, c’est qu’un changement est survenu au cours de la décennie depuis que les données du NCS-A ont été recueillies, à savoir « l’apparition de traitements fondés sur des preuves (evidence-based practices & treatments), à la fois pharmacologique et comportementale, pour une gamme de troubles mentaux chez les enfants et les adolescents ». D’autre part, l’efficacité de ces types de traitements est liée à leur délivrance par des spécialistes (prestataires de services), et les chercheurs ont observé que les psychiatres de l’enfance ne sont pas plus nombreux aujourd’hui que par le passé.

Notons que les résultats de l’Enquête nationale sur la comorbidité documentent qu’une minorité d’adolescents présentant des troubles psychiatriques qui ont été diagnostiqués ont reçu des services qui leur sont associés. Soyez conscient que l’enquête dans cette étude a été menée entre 2001 et 2004. Les adolescents atteints de TDAH, du trouble des conduites ou de trouble oppositionnel avec provocation ont reçu des soins de santé mentale à plus de 70 pour cent du temps, ce qui témoigne de la nécessité du contrôle social sur le comportement en fonction de certains cadres, comme l’école. En revanche, les adolescents souffrant de phobies ou les troubles anxieux étaient moins susceptibles d’être traités. Les résultats ont également montré une considérable variation fonction de la race, car les jeunes noirs sont nettement moins susceptibles d’être traités pour troubles mentaux que les jeunes blancs.

Ainsi, dans l’ensemble, aux États-Unis, les troubles psychiatriques continuent d’être déconsidérés par rapport aux déficiences physiques, ce qui implique que des millions de personnes doivent faire face à leurs conditions selon leur propre moyen — un effort souvent douloureux et exhaustif qui peut conduire à l’exacerbation des troubles mentaux et au développement d’autres comorbidités. Les chercheurs ont fait valoir que les résultats fait office d’un drapeau rouge (red fag) en considération de la véritable ampleur du « sous traitement » des conditions psychologiques et psychiatriques chez les adolescents aux États-Unis, et doivent servir à motiver les professionnels de soins de santé qui sont en mesure d’agir et d’influencer. Cet état de fait semble particulièrement préoccupant compte tenu de la multitude de liens [actions/interactions] entre les troubles psychologiques et psychiatriques. La dépression, par exemple, est liée à une série de troubles anxieux.

Dans la dernière étude de Costello, ce sont cependant les personnes TDAH qui ont vu des taux élevés de traitement médicamenteux. Alors qu’environ 74 % des enfants TDAH ont reçu un traitement, ceux qui souffrent de phobies et d’anxiété ont obtenu l’aide d’un professionnel dans environ 40 pour cent du temps. Mais ce taux prometteur du traitement du TDAH dois être cependant mitigé, car la majorité des enfants qui avaient reçu un traitement ont fini par le recevoir à l’école ou d’un établissement de santé mentale spécialisée (23 pour cent), plutôt que dans un cadre médical général (10 %). Les jeunes Noirs étaient plus susceptibles de ne pas bénéficier d’un traitement par rapport les jeunes blancs.

Aux États-Unis, les diagnostics du TDAH ont augmenté de 22 % entre 2003 à 2007 selon les Centers for Disease Control and Prevention2. Entre 2000 et 2008, l’autisme a pris de l’importance, passant d’un sur 150 à un cas sur 88 enfants.

Au Canada, approximativement 15 % des jeunes Canadiens sont affectés par des troubles mentaux nécessitant un traitement, mais seulement environ 20 % accèdent aux services spécialisés de soins de santé mentale3. Les politiques et plans d’action en matière de santé mentale à l’échelle nationale pour les enfants et les jeunes sont largement absents3.

Cette absence de politique et/ou de plan d’action spécifiques pour les soins de santé mentale des enfants et adolescents et la variabilité de la teneur du contenu dans des documents existant actuellement, peut aider à expliquer pourquoi les services de santé mentale destinés aux enfants et adolescents sont si peu développés, et ce, à travers le Canada. On suggère d’ailleurs de développer un cadre d’une politique nationale pour les enfants et adolescents en matière de santé mentale pour le Canada ainsi que les provinces et les territoires peuvent être encouragés à créer ou modifier les cadres de la santé mentale des enfants et adolescents en cours de manière à renforcer une cohésion nationale et traiter globalement les besoins en services de santé dans ces groupes de population4.

Study highlight :

  • 45.0% of adolescents with psychiatric disorders received some form of [care] service. The most likely were those with ADHD (73.8%), conduct disorder (73.4%), or oppositional defiant disorder (71.0%). Least likely were those with specific phobias (40.7%) and any anxiety disorder (41.4%) ;
  • 55% of ADHD adolescent got care services from school ; 37% of ADHD adolescent got care services from Mental health specialty. 26% of ADHD adolescent got care services from CAM, juvinile system, and human services ; 17% of ADHD adolescent got care services from School General medical ;
  • Youths with ADHD were more likely to get treatment in schools (54.5%) than in specialty mental health settings (37.3%) ;
  • Children may receive mental health services from many agencies whose primary responsibilities do not include mental health care. In addition to specialty mental health providers and primary care providers, who may or may not have mental health training, schools, juvenile justice agencies, and human services agencies are frequently mandated to provide such services ;
  • One of the encouraging changes in the past decade has been the appearance of evidence-based treatments, both pharmacological and behavioral, for a range of child and adolescent mental disorders. Provision of these treatments need to be supervised by trained professionals. However, the number of child psychiatrists has scarcely increased in recent years, and their geographic distribution is inversely proportional to the percentage of children in a given community living in poverty ;
  • The study reported here the proportion of adolescents in treatment ranged from a high for ADHD and conduct disorders to a low for specific phobia. It appears that young people are more likely to have treatment imposed upon them by parents and others in authority for “externalizing,” trouble-making disorders, whereas adults are most likely to seek treatment themselves for “internalizing” conditions such as depression. This underlines the importance, when evaluating patterns of health care utilization, of considering not just available treatments but also how individuals get into care.

Study conclusions :

  • need for pediatricians (more access to services – psychiatric treatments) and (more resources – child psychiatrists, medical practitioners) ;
  • not enouth mental health training from mendated resources to provide mental health and primary care srrvices ;
  • For services that might entail cost to families, poor families a more suceptible to receive services from Juvenile justice ;
  • Increas cost to public sector of mental health – more access, private insurance not paying enough for access ;
  • People dont get acess to the proper resources for treatment in many settings of care services.

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1 Costello, Jane E., & collab. (2013). “Services for Adolescents With Psychiatric Disorders: 12-Month Data From the National Comorbidity Survey–Adolescent”, American Psychiatric Association, Psychiatric Services 2013; doi: 10.1176/appi.ps.201100518, http://ps.psychiatryonline.org/article.aspx?articleID=1777606

3 Kutcher, S., & McLuckie, A. (2011). Evergreen: A child and youth mental health framework for Canada. Paediatrics & Child Health, 16(7), 388.

4 S, K., Mj, H., & J, W. (2010). Child and adolescent mental health policy and plans in Canada: an analytical review. Canadian journal of psychiatry. Revue canadienne de psychiatrie, 55(2), 100–107, http://bit.ly/1dn6kuP.



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